Jean-Paul Couturier                                                Issy, le 5 décembre 2002

 

EXPOSÉ de

PRÉSENTATION de l’EXPÉDITION

 

 

Matériel à apporter :

 

- carte du monde

- carte de la Papouasie-Nouvelle-Guinée

- carte de la Nouvelle-Bretagne

 

 

Avant la séance :

 

- Les enfants ont éventuellement regardé l’un des films sur les expéditions précédentes ou le clip de notre expédition.

 

 

Séance d’une heure :

 

Chaque rubrique dure maximum 5 minutes questions des enfants comprises. Quel que soit l’avancement de l’exposé, utiliser les 10 dernières minutes pour la démonstration du matériel.

Faire une progression chronologique :

Décider d’organiser l’expédition -> décider de la période et d’une fourchette de budget individuel -> lancer l’idée -> rassembler du monde -> préparation du voyage : apprendre les caractéristiques du pays, connaître ce qu’ont fait les expéditions précédentes, décider d’un lieu précis d’expédition

Préparer les budgets, se donner des objectifs -> financement individuel, autres financements, sponsors, trouver des ressources financières -> tourner un film, faire des photos, écrire des articles de presse, expositions, conférences, etc.

Décider de la stratégie d’installation, organiser le transport, évaluer les besoins dans les différents domaines : matériel de camp, nourriture, médicaments, matériel spéléo, matériel de communication, matériel individuel, etc.

 

Pour lancer une nouvelle idée, ne pas hésiter à poser la question aux enfants.

 

 

 

 

Décider d’organiser l’expédition :

 

1999 en Languedoc-Roussillon, les spéléologues de la région décident d’organiser une expédition sur les mêmes lieux que ceux déjà fréquentés par les spéléologues français depuis plus de 20 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée, plus précisément en Nouvelle-Bretagne. En 2000, six d’entre eux partent en expédition de reconnaissance afin d’évaluer la meilleure zone à explorer et les chances d’y trouver des nouveaux gouffres. En rencontrant l’un des membres de cette pré-expédition, Marc Boureau est très intéressé par ce projet mais on lui lance un défi  : « jamais une expédition parisienne ne partira en PNG ». Piqué au vif, Marc relève le chalenge.

Les spéléos de Languedoc-Roussillon décident d’explorer une nouvelle zone encore totalement inconnue les « Whiteman » en 2001. Malheureusement, ce massif est très décevant et au milieu de l’expédition, ils décident de changer de zone et d’aller sur un massif déjà partiellement exploré par les spéléologues français, les « Monts Nakanaï ». Les expéditions françaises précédentes (1985, 1988, 1995, 1998) y ont trouvé le gouffre le plus profond de l’hémisphère sud : Muruk –1257m sur le bord de la rivière « Galowé ».

À la suite de cette première expédition, d’autres spéléologues se proposent de continuer le travail entrepris : en 2002, les Toulousains partent pendant 2 mois afin de continuer les explorations.

C’est ainsi qu’en 2003, les Parisiens prendront la suite afin de continuer les prospections.

 

Décider de la période :

 

La période est donc choisie, ce sera a-priori début 2003, c’est à dire la période « sèche » (il ne pleut que 2 à 6 heures par jour). Il faut prévoir une période d’environ 3 mois : du 15 décembre 2002 au 15 mars 2003. Au fil de l’organisation, nous fixons les premiers départs pour le 14 janvier et les derniers retours pour le 30 mars.

 

 

Et d’une fourchette de budget individuel :

 

Les expéditions précédentes nous ont donné une idée du coût d’une telle organisation. Il faut compter environ 4500 euros par personne, se répartissant entre la contribution personnelle au budget collectif (environ 3000 euros), l’ajout pour les frais individuels (de 500 à 1000 euros) et les ressources diverses (environ 1000 euros).

 

 

Lancer l’idée

 

Marc se présente avec une ébauche de son projet au Comité Régional de Spéléologie. Le Comité est emballé par l’idée et décide d’être partie prenante. Un appel aux spéléologues parisiens est donc lancé de façon officielle.

 

 

Rassembler du monde

 

C’est ainsi que 42 spéléologues de tous horizons répondent à l’appel et souhaitent participer au projet. Cependant, nombreuses sont les personnes incertaines (disponibilité professionnelle, financement, …). Des spéléologues de province, des étrangers et des membres des expéditions précédentes souhaitent se joindre à nous.

C’est ainsi que l’expédition est composée de 21 membres : 13 Parisiens, 2 Ariégeois, 3 Grenoblois, 2 Niçois et 1 Canadien.

 

 

Préparation du voyage

 

- Apprendre les caractéristiques du pays : voir exposé sur la PNG

- Connaître ce qu’ont fait les expéditions précédentes, : les précédentes expéditions ont fait des rapports, les compte-rendus et des films et photos. Nous avons beaucoup discuté avec les participants que nous avons rencontrés.

- Décider d’un lieu précis d’expédition : selon les résultats des expéditions précédentes et des conseils de leurs membres, nous choisissons la zone encore vierge qui semble la plus prometteuse.

 

 

Préparer les budgets <-> se fixer des objectifs :

 

- Financement individuel : chaque membre de l’expédition doit financer la totalité de sa propre participation (transport, matériel personnel, nourriture, etc)

- Sponsors : nous recherchons des entreprises ou des organismes qui peuvent et souhaitent aider notre projet : les structures fédérales (Fédération Française de Spéléologie, Comité Spéléo d’Ile de France, Comité départementaux, associations locales – Abimes à Issy), les structures administratives (Mairie, Conseil Général, Conseil régional), les entreprises (principalement celles qui produisent et vendent du matériel spéléo ou d’expédition)

- Autres financements : Nous proposons à nos interlocuteurs des actions spécifiques qui les intéressent plus particulièrement. Ainsi, ils nous apportent des financements complémentaires : opération « Papou à l’école », sorties spéléo organisées pour les employés d’entreprises, vente de T-shirt et de bières,

 

 

Trouver d’autres ressources financières

 

- Tourner un film : tournage d’un film pouvant être vendu à des chaînes de TV, concourir dans des festivals d’aventure, …

- Faire des photos pouvant être utilisées par les sponsors dans un but publicitaire.

- Écrire des articles de presse

- Expositions

- Conférences,

- etc.

 

 

Décider de la stratégie d’installation

 

Les jours sont comptés. Nous devons trouver toutes les solutions optimales pour gagner du temps, sans dépenser trop d’argent. Fort de l’expérience des expéditions précédentes, nous avons décidé de préférer l’hélicoptère à la longue file des porteurs recrutés sur place. Le coût étant beaucoup plus important, nous devons organiser les transports de façon très précise :

- la première équipe rassemble le matériel laissé à notre intention par l ‘expédition 2002 et elle fait l’ensemble des achats dans les magasins de la ville de Kokopo pour nous permettre de vivre dans la jungle.

- la seconde équipe fait les réservations d’hélicoptères et de bateaux et les différentes formalités administratives

- la première équipe sera larguée le plus rapidement possible sur les lieux du camp de base. Ils auront le minimum pour vivre : nourriture, couchage. Ils transporteront les tronçonneuses et devront dégager une zone d’hélitreuillage pour les futures déposes. Ils disposent du téléphone satellite pour prévenir les autres membres de l’expédition de l’avancement de leur travail et éventuellement d’alerter les secours si l’un d’eux se blessait.

- La seconde équipe transporte par bateau l’ensemble du matériel de l’expédition vers le village de Pomio, le plus proche de la zone visée. Cette équipe devra recruter quelques papous pour nous accompagner dans la forêt primaire. En effet, ils ont un sens inné du terrain. Ils sauront trouver les passages les plus faciles, ils tailleront les chemins à travers les bambous et les fougères arborescentes avec une efficacité incomparable. Ils nous aideront à installer un camp confortable. Ils chasseront pour améliorer le quotidien ou bien nous faire découvrir les spécialités locales !

 

 

Organiser le transport

 

Comme nous sommes un groupe important, il est possible d’obtenir des prix intéressants sur les vols grandes-lignes. Nous démarchons donc différentes agences de voyages afin d’obtenir des devis concurrentiels :

- Il est possible de faire Paris – Singapour - Port Moresby - Kokopo. Ce voyage est le plus court, les correspondances s’enchaînent parfaitement. C’est aussi le plus économique.

- Il nous est aussi proposé le trajet Paris – Brisbane – Port Moresby - Kokopo. Ce voyage est plus long, les correspondances ne sont pas favorables : il faut passer une nuit à Brisbane et une autre à Port-Moresby. C’est le plus onéreux.

Lequel prendrons-nous ?

 

 

Évaluer les besoins dans les différents domaines :

 

- Matériel de camp : chaque personne doit avoir un couchage confortable (hamac ou lit de camp). Il faut se protéger avec de grandes bâches de la pluie quotidienne importante de 16h à 18h dans le meilleur des cas et de 14h à 24h bien souvent.

- Nourriture : Un grand auvent « salle à manger » est installée sur le camp de base. Nous y ferons la cuisine, nous ferons notre pain, nous y mangerons, et ce sera aussi le principal lieu de vie pour organiser les objectifs du lendemain. Nous réaliserons les reports topographiques et les rapports que nous vous enverrons !

- Médicaments : Les principaux problèmes sanitaires sont le paludisme (le corps et les habits seront protégés par des insecticides, nous prendrons aussi des médicaments dont l’efficacité est incertaine), les mycoses (nous serons dans l’humidité en permanence, nous aurons du mal à nous laver correctement, la pourriture nous guette), et les blessures (toute blessure dans l’humidité et la chaleur ambiante a une forte tendance à s’infecter très rapidement). De plus, il est possible que nous soyons malades (virus, bactéries, etc), nous avons besoin de nombreux médicaments de toutes sortes pour palier à toute éventualité. En cas d’urgence, nous pourrons téléphoner afin qu’un hélicoptère évacue le malade ou le blessé.

- Matériel spéléo : Si nous avons la chance de trouver des gouffres intéressants, nous les explorerons avec le matériel que nous avons apporté. Nous avons 3 km de cordes, de nombreux mousquetons et amarrages. Nous avons aussi le matériel de topographie.

- Matériel de communication : pour les liaisons d’urgence, le téléphone satellite devrait facilement nous permettre d’appeler les secours. Pour communiquer avec la France et avec vous, nous ne pourrons pas le faire de vive voix (décalages horaires et coûts très élevés). Nous utiliserons les ordinateurs pour rédiger des messages. Ils seront connectés aux appareils photos numériques pour sauvegarder les images et seront connectés au téléphone pour envoyer et recevoir les messages, environ une fois par semaine.

- Matériel individuel : chaque membre de l’expédition doit apporter ses propres effets personnels (hamac, duvet, moustiquaires, habits séchant très rapidement, chaussures adaptées à la boue, tout le matériel individuel de spéléo, …)

- etc.

 

 

Difficultés de dernières minutes :

 

- La compagnie aérienne Air-Singapore rompt ses accords avec Air-Nuigini. Nous ne pourrons donc pas prendre la liaison la plus rapide pour aller en Nouvelle-Bretagne. Nous prendrons la liaison la plus longue et la plus coûteuse. Heureusement, nous avons obtenu le droit à 30 kg de bagages au lieu des 20 kg habituels et la garantie de se faire indemniser si les vols subissent retard ou annulation.

- Les volcans se réveillent : depuis début juillet cinq volcans se sont réveillés sur l’île de Nouvelle-Bretagne. L’un d’entre eux a détruit la ville de Kimbé, un autre s’est réveillé à quelques dizaines de kilomètres de notre zone d’exploration, et un troisième émet des cendres et des fumées qui bloquent quelques fois l’aérodrome de Kokopo.

- L’ouragan de 1996 a détruit une grande partie de la forêt. Les immenses arbres couchés sont très nombreux et dessinent un Mikado géant. La progression dans la forêt est extrêmement difficile et l’aide des Papous sera déterminante. Nous devrons avancer face à un mur en bois sur des kilomètres. Cela ralenti considérablement la progression et justifie pleinement l’utilisation de l’hélicoptère.